Grille salaire grande distribution 2022
Chaque année, le Smic est revalorisé afin de s’adapter à l’éventuelle inflation et à l’évolution du coût de la vie. Mais lorsqu’une profession est régi par une convention collective comme c’est le cas des métiers de la grande distribution auxquels IFCDis forme, c’est cette dernière qui fait office de référence. Les grilles salariales sont alors révisées chaque fin d’année pour entrer en vigueur le 1er janvier. Découvrez la grille des salaires applicables aux métiers de la grande distribution pour l’année 2022.
Si le Code du travail protège les salariés, la convention collective leur est souvent plus favorable, notamment en matière de rémunération. Cette dernière établit un salaire minimum conventionnel qui est réévalué chaque année afin de tenir compte de l’évolution du coût de la vie. Si les entreprises n’ont pas obligation de s’aligner avec les grilles de rémunération, ces dernières peuvent toutefois avoir une valeur légale si elles figurent dans les conventions collectives. La rémunération d’un salarié ne peut alors pas être inférieure au seuil fixé pour un poste, des compétences et une ancienneté données.
Les salariés travaillant dans les supermarchés, hypermarchés, supérettes et autres commerces d’alimentation générale sont rattachés à la convention collective du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire. La dernière augmentation salariale date du 1er janvier 2022.
Combien gagne-t-on dans la grande distribution en 2022 ?
Dans une logique d’équité, la grille salariale dans la grande distribution a été établie grâce à une série de critères et d’échelons bien précis.
Cinq critères d’évaluation définis
Les salaires tels qu’ils sont annoncés par la convention collective des métiers du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire sont répartis selon neuf échelons. Afin de permettre de positionner chaque métier de la grande distribution sur l’un de ces neufs échelons, cinq critères ont été bien définis.
Les voici :
- Connaissances : ce critère permet de prendre en compte les connaissances acquises par la formation et l’expérience ;
- Aptitude : ce critère évalue la capacité à analyser, faire face et s’adapter à une situation donnée ;
- Relations : dans la mesure où les métiers de la grande distribution impliquent souvent d’être en contact avec du public, il est nécessaire d’avoir un bon relationnel. Les échanges avec ses collègues sont également pris en compte par ce critère ;
- Responsabilité : ce critère permet d’évaluer l’implication d’un employé pour atteindre les objectifs qui lui sont fixés ;
- Autonomie : c’est la capacité à prendre des initiatives pour exercer son travail de la meilleure façon et pour atteindre les objectifs fixés qui sont pris en compte par ce critère.
Le détail des différents critères et échelons pour chaque profession de la grande distribution est disponible ici.
La grille salariale dans la grande distribution 2022
Voici la grille des salaires minimums appliquée dans les métiers du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire depuis 2019, précisée par l’avenant n°82 du 30-06-2021 étendu par arrêté du 17-12-2021, publié au Journal Officiel le 23-12-2021. Ces salaires minimums sont rendus obligatoires depuis le 1er janvier 2022.
Les salaires minimum annoncés sont calculés sur une base de temps de travail effectif de 35 heures par semaine, soit 151,67 heures par mois. A noter que le salaire minimum annuel garanti prend en compte le paiement intégral de la prime annuelle prévue par la convention collective.
Niveau | Taux horaire | Salaire mensuel | Salaire minimum mensuel garanti | Salaire minimum annuel garanti |
---|---|---|---|---|
IA (6 premiers mois d’ancienneté) | 10,26 € | 1556,13 € | 1633,91 € | 21241 € |
IB | 10,27 € | 1557,23 € | 1635,50 € | 21261 € |
IIA (6 premiers mois d’ancienneté) | 10,32 € | 1565,23 € | 1643,46 € | 21635 € |
IIB | 10,36 € | 1571,30 € | 1649,83 € | 21448 € |
IIIA (12 premiers mois d’ancienneté) | 10,37 € | 1572,82 € | 1651,42 € | 21468 € |
IIIB | 10,50 € | 1592,54 € | 1672,13 € | 21738 € |
IVA (24 premiers mois d’ancienneté) | 10,52 € | 1595,57 € | 1675,31 € | 21779 € |
IVB | 11,12 € | 1686,57 € | 1770,86 € | 23021 € |
V | 11,748 € | 1781,82 € | 1870,87 € | 24321 € |
VI | 12,425 € | 1884,50 € | 1978,68 € | 25723 € |
VII | 16,137 € | 2447,50 € | 2569,82 € | 33408 € |
VIII | 21,689 € | 3289,57 € | 3453,97 € | 44902 € |
À noter qu’un abattement sur le salaire minimum dû aux adultes peut être réalisé lorsque l’employé est un jeune de moins de 18 ans. Il peut représenter jusqu’à 20% du salaire en question pour les jeunes âgés de 16 à 17 ans et 10% pour les jeunes âgés de 17 à 18 ans. Cet abattement est applicable uniquement le temps de la période d’essai.
Les autres revenus
Si la convention collective définit les différents salaires minimums selon les grades, elle encadre également d’autres types de revenus, toutefois sans fixer de minimum. C’est le cas de la prime annuelle à laquelle peuvent prétendre tous les salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise lorsque la prime annuelle est versée. Les chauffeurs-livreurs encaisseurs perçoivent, quant à eux, une prime de responsabilité dont le montant s’élève à 1/1000 des espèces encaissées.
Une année entre sortie de crise sanitaire et inflation
Entre la crise sanitaire liée à l’épidémie de la covid-19 qui avait entraîné un gel salarial et un contexte de forte inflation, les temps sont durs pour le pouvoir d’achat des Français. En effet, comme le souligne Sophie Lazaro, directrice Rewards & Talent chez Deloitte, dans les colonnes du Monde, l’augmentation médiane des salaires est « au-dessous du niveau de l’inflation, qui fait souvent figure de point de référence dans les négociations ». Elle ajoute : « Cela pose donc la question de la perte de pouvoir d’achat pour une partie des salariés ».
Si les hausses des salaires en 2022 dans la grande distribution comme ailleurs ont été modérées, on peut espérer un rebond à venir. En effet, selon une récente étude réalisée par le cabinet de conseil Deloitte, une tendance à retenir pour l’année en cours est « des budgets prévisionnels à la hausse, proches des niveaux d’avant crise, sur fond de reprise économique et de forte inflation ».
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